突尼斯1通过2宪法3修正4案5
Révision de la constitution tunisienne
La Voix de l'Amérique - 2002-05-27
Le président Ben Ali pourra conserver ses fonctions pour encore de longues années. Le projet de révision de la constitution permettant à un président de cumuler plus de trois mandats et de règner jusqu'à 75 ans a en effet été ratifié par une majorité populaire écrasante. Ce résultat rend d'autant plus intéressant le témoignage (en annexe) d'un des rares Tunisiens à avoir voté non, preuve à l'appui.
1. Tūnísī: Tunisie .
2. tōngguò: passer, traverser, franchir, adopter, autoriser, à travers .
3. xiànfǎ: constitution .
4. xiūzhèng: réviser, modifier .
5. àn: table, procès, cause, dossier .
突尼斯1人以压倒6多数通过2宪法3修正4案5,该法案7将允许8本·阿里9总统10继续留任11至少1212年。星期天13全民公决的正式结果显示14,99.5%以上的选民15赞成16修改17宪法3。选民15只需要简单地回答赞成16还是反对来决定是否18修改17宪法3的近半数条款19。其中一项20修改17废除21了总统10任期三届22的限制23。其它的变动包括24把总统10候选人25的最高年龄26限制23提高27到75岁,以及给予28总统10终身29司法豁30免31权32。
6. yādǎo: écraser, triompher de, écrasant .
7. fǎ'àn: projet de loi .
8. yǔnxǔ: permettre, admettre .
9. Ālǐ: Ali .
10. zǒngtǒng: président de la république .
11. liúrèn: rester en fonction .
12. zhìshǎo: au moins .
13. xīngqītiān: dimanche .
14. xiǎnshì: montrer, démontrer .
15. xuǎnmín: électeur .
16. zànchéng: approuver, être d'accord, être pour .
17. xiūgǎi: corriger .
18. shìfǒu: oui ou non? n'est-ce pas? .
19. kuǎn: alinéa, somme .
20. xiàng: [documents, travaux de construction, élément d'un tout, article, paragraphe] .
21. fèichú: abolir, supprimer .
22. jiè: [session] .
23. xiànzhì: limiter, restreindre, restriction .
24. bāokuò: comprendre, inclure .
25. hòuxuǎnrén: candidat .
26. niánlíng: âge .
27. tígāo: élever, hausser .
28. gěiyǔ: accorder, conférer .
29. zhōngshēn: toute la vie .
30. huō: se fendre, renoncer à .
31. miǎn: dispenser, éviter .
32. quán: peser, évaluer, pouvoir, autorité .
J'ai voté NON
Dimanche 26 mai 2002. Il fait beau à Tunis. Très beau. Trop beau, peut-être, pour aller voter en faveur d'une dictature de pacotille. Trop beau aussi pour ce vote. Mais en me levant ce matin, je n'avais qu'une idée en tête ; aller voter. Paradoxal ? Non, le devoir national m'appelle. C'est que dans ma tête j'étais résolu à être un " ingrat ". J'étais encore plus chargé à bloc, quand j'ai écouté Sihem Ben Sédrine sur RFI, affirmant que ceux qui ne vont pas voter seront automatiquement inscrits sur une liste avec comme légende "INGRATS A LA NATION DE M. BEN ALI". Alors, que dire de ceux qui iront voter… NON ?! À la seule idée d'affronter le danger, l'adrénaline me monte à la tête ; j'étais plus que jamais décidé.
Une heure après, me voilà au bureau de vote. Mon cœur battait la chamade, mais je respirais profondément pour me calmer et avoir l'air normal. L'accueil est parfait. Des visages souriants partout. Il ne manquait plus que le thé à la menthe, qui aurait été offert ailleurs, me dit-on. Mais ces "lèches-culs" savaient-ils seulement qu'un terroriste de mon acabit serait sur le point de "déshonorer" cette "réforme constitutionnelle" et qu'il venait de faire son entrée dans le bureau de vote? Je vous parie que non, car on s'est habitué aux " brebis " exécutant le moindre des désirs du Grand Gourou de service. Un coup d'œil furtif sur les deux piles que l'on nous propose. Elles étaient à égalité. Peut être que l'on alimentait sans cesse la pile du " oui " pour qu'elle soit au même niveau ? Mais ce qui est sûr, c'est que l'affluence frise le zéro. J'étais pratiquement le seul dans cet endroit, un parmi les 15 000. Le " non " est entaché de deuil, et porte la couleur noire. Maintenant je comprenais pourquoi je n'ai vu que la pile du "oui" à la télévision, en me demandant où se trouvait celle du non. J'ai saisi avec assurance, et fierté les deux bulletins et l'enveloppe. Et j'ai placé avec soin ensuite le NON dans l'enveloppe cachetée.
En sortant de l'isoloir (primitif) je n'avais qu'une idée en tête ; glisser mon enveloppe dans l'urne… Chose faite, avec un grand soulagement. J'ai eu immédiatement après un regard de défiance et de sarcasme envers les personnes présentes dans la pièce qui se doutaient probablement de quelque chose d'anormal dans mon vote; vont-ils ouvrir mon enveloppe juste après mon départ ? Vont-ils inscrire mon nom sur un papier ? Arrivera ce qui arrivera. Mais c'est avec fierté que je rentrais chez moi, après m'être retourné 10 fois sur le chemin du retour, pour voir si j'étais suivi. Ma famille fut terrifiée à l'idée d'avoir voté NON. Mais je leur expliquais que c'était mon devoir de citoyen libre, et qu'un autre jour, quand les choses changeront, j'affronterai avec sérénité et fierté le monde qui m'entoure. Je n'ai pas démissionné, et j'ai voté NON. Croyez-moi, je me sens sur un nuage, je suis fier, d'autant plus fier que je fais parti de ces 0,48 % d'ingrats, et que je garde pour la postérité mon bulletin du "oui ". Mais un jour vous me connaitrez, mes chers amis, sous mon vrai visage, et avec mon vrai nom.
D'ici là, prions ensemble pour que notre calvaire, et notre honte d'être des Tunisiens dans cette "république" bananière de M. Ben Ali finisse au plus vite.
Samir - http://www.tunezine.com