Économie et société : Schémas et Modèles
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Étape suivante
1. La quantité demandée et la recette totale
Lorsque le prix est de 50 $, la quantité demandée s’élève à 40 unités (point 1). La recette totale du vendeur est égale à P × Q, soit 50 $ × 40 = 2000 $.
(Pour simplifier, nous ferons l’hypothèse qu’il n’existe qu’un seul vendeur sur le marché.)
Dans la prochaine étape, le vendeur baissera son prix, ce qui lui permettra d’accroître ses ventes. Si la demande est très élastique, la hausse de la quantité vendue l’emportera sur la baisse du prix. Si la demande est rigide, la baisse du prix aura peu d’impact sur la quantité vendue.
2. Une élasticité moyenne (e = 1)
Au point 2, la recette totale est la même qu’au point 1 (soit 2000 $). On peut donc affirmer que la hausse des ventes a exactement compensé la baisse du prix. L’élasticité, qui mesure le rapport, en valeur absolue, entre la variation de la quantité et la variation du prix est ici égale à 1 (élasticité moyenne).
La variation de la quantité se mesure en divisant l’écart entre les deux quantités par la moyenne des deux quantités, soit (Q2 – Q1)/[(Q1 + Q2)/2] = +10/45.
La variation du prix se calcule de la même manière : (P2 – P1)/[(P1 + P2)/2] = –10/45.
Élasticité = Valeur absolue [(+10/45)/(–10/45)] = Valeur absolue [–1] = 1.
3. L’élasticité devient faible (e < 1)
Au point 3, la recette est inférieure à ce qu’elle était au point 2 (1800 $ contre 2000 $). L’élasticité est donc inférieure à 1, puisque l’augmentation de la quantité a été moins importante que la baisse du prix.
Élasticité = |(+10/55)/(–10/35)| = |+0,182/–0,286| = 0,636.
Colle : Quelle serait l’élasticité si le prix passait de 50 $ à 60 $? (Réponse à la prochaine étape).
4. Une courbe de demande moins élastique que la précédente
La pente de la nouvelle courbe de demande est plus raide que celle de la courbe précédente. Cela signifie que la quantité réagit beaucoup moins aux changements de prix.
Réponse à la colle de l’étape précédente : Élasticité = |+0,286/–0,182| = 1,571 (élasticité forte).
5. La preuve par les recettes
À l’étape 2, il avait suffi d’une baisse de prix de 10 $ pour faire augmenter la quantité demandée de 10 unités. Avec la nouvelle courbe de demande, la baisse de prix nécessaire est de 20 $. L’élasticité, entre les points 1 et 2 du graphique, est de |(10/45)/(20/40)|, soit 0,44.
Il existe une autre façon de constater la faiblesse de l’élasticité (ou la rigidité de la demande). Il suffit de comparer les recettes correspondant aux deux points de la courbe. Les recettes passent de 2000 $ au point 1 à 1500 $ au point 2, ce qui montre bien que la variation de la quantité (variable dépendante) a été moins prononcée que celle du prix (variable indépendante).
Le concept d’élasticité peut-être appliqué à d’autres situations : élasticité de l’offre par rapport au prix, élasticité de la demande par rapport au revenu, etc.
Complément au manuel Économie et société, Pour mieux comprendre le monde,
Alain Dumas & Renaud Bouret, Éditions Fides, Montréal, 2019.
© Renaud Bouret.